Un peu d’histoire!

L’idée d’initier les enfants à la philosophie n’est pas récente. Déjà, en plein moyen âge, de jeunes adolescents étaient invités à se pencher sur les règles gouvernant leur activité de penser afin de voir comment celle-ci pouvait les aider à diriger leur vie d’une manière plus éclairée. Mais, pour des raisons qu’il reste encore à découvrir, cette façon de faire est disparue peu à peu du monde de l’éducation, si bien qu’il a fallu attendre des siècles pour voir à nouveau la philosophie venir à la rescousse de ceux et celles qui s’occupent de l’éducation du petit de l’être humain.

Ce que notre époque apporte de particulier et d’original dans cette longue histoire des moyens que nous avons inventés pour favoriser le développement d’une pensée de qualité supérieure dès l’enfance, c’est la venue d’un programme complet visant à initier les enfants à la pratique de la philosophie dès l’âge de trois ans.

On doit remonter vers la fin des années soixante pour saisir les débuts de la mise sur pied de cette approche, c’est-à-dire au moment où un philosophe américain, Matthew Lipman, imagine l’idée d’écrire un petit roman racontant l’histoire d’un groupe d’enfants partis à la découverte des principes de l’art de bien penser. Dans cette histoire intitulée La découverte de Harry, et destinée à des enfants âgés entre dix et douze ans, on aperçoit des personnages (enfants et adultes) en train de créer une communauté de recherche au sein de laquelle chacun prend part activement à la recherche, à la discussion et à la découverte des façons les plus efficaces de penser. Y préfigure déjà l’idée centrale qui guide tous ceux et celles s’adonnant à la pratique de la philosophie avec les enfants : créer des conditions permettant aux enfants de penser par et pour eux-mêmes avec rigueur, cohérence et originalité.

Si l’objectif central de cette approche n’a pas changé depuis ses débuts, le matériel permettant d’atteindre un tel but s’est, par contre, grandement développé. Si bien que nous sommes en présence aujourd’hui d’une vingtaine de contes ou histoires philosophiques qui s’adressent aux enfants et d’un nombre égal de guides pédagogiques destinés principalement au personnel enseignant ou aux parents qui désirent engager une discussion philosophique avec leurs enfants.

Le matériel.

4 réponses

  1. Si les adolescents, durant le moyen âge, étaient amenés et invités à se pencher sur leur façon de penser et d’être afin que leur vie devienne plus et mieux éclairée, votre question très intéressante et je cite:  » À quel âge devrait-on accorder le vote? » fait vraiment réfléchir et pour ma part, j’aurais tendance à répondre que l’âge importe peu étant donné que si les enfants, les adolescents évoluaient dans une éducation démocratique favorisant la pensée critique, ceci à la maison, à l’école et dans la société en général ils seraient en mesure de poser un geste aussi important que celui de voter, car très jeunes ils auraient acquis des principes de l’art de bien penser, comme dit le philosophe américain Matthew Lipman, donc, à mon humble avis, celui de poser une action juste.

    Aimé par 1 personne

    • Bonjour monsieur Blouin. Pour Lipman, je pense qu’une pensée juste voulait signifier une pensée qui sait articuler selon le contexte la bonne dose de pensée critique, créative et attentive. Cette bonne dose suppose une claire perception de la situation, du contexte et évidemment une habileté à exercer ces formes de pensée. Je vous invite à parcourir son dernier livre théorique: À l’école de la pensée (traduction de Nicole Decostre de Thinling in Education, 2e édition). Au plaisir.

      J’aime

Laisser un commentaire