Autant il semble évident pour tout être humain que notre pensée s’engage fréquemment dans l’acte de raisonner, autant il n’est pas aussi certain que l’intuition fasse partie du bagage des outils que la pensée utilise pour appréhender le réel. Pour certain,e,s, il ne fait aucun doute que l’intuition existe, pour d’autres, elle est une chimère dont il faut se méfier. Et quand elle est envisagée comme quelque chose qui existe, les définitions qu’on en donne sont très variables. Ainsi, pour Platon, l’intuition est la saisie immédiate de la vérité de l’idée par l’âme indépendamment du corps (voir le dialogue le Phédon). À l’opposé, pour Épicure, l’intuition est la saisie immédiate de la réalité du monde par le corps indépendamment de l’âme (voir notamment Lettre à Hérodote). Chose qui semble acquise pour ceux et celles qui en reconnaissent l’existence, l’intuition serait un mode du jugement qui permettrait de saisir directement ce qu’il en est. Vue par certain.e.s comme un pressentiment, associée à l’instinct, à une petite voix intérieure, elle pourrait jouer un rôle important dans la quête de connaissance. Mais qu’en est-il de sa place en philosophie pour enfants? Si elle existe, a-t-elle sa place dans cette pratique? Regardons d’un peu plus près. Lire la suite