La pratique de la philosophie pour enfants: préface de Matthew Lipman

Lipman

Toujours avec la permission de mon éditeur, M. Denis Dion, directeur des Presses de l’Université Laval, voici la courte préface d’un livre (La pratique de la philosophie avec les enfants) rendu à sa 3e édition, écrite par Matthew Lipman (décédé en 2010). Il est, avec Ann Margareth Sharp (décédée la même année), à l’origine de ce que certains (la majorité, dans plus de 80 pays) appellent encore aujourd’hui: la philosophie pour enfants. Un texte écrit en 1 heure, m’a-t-il dit, et dont la richesse est à l’image de sa simplicité! Il est élogieux du travail accompli. Mais là n’est pas l’important. L’important, c’est que, dans ce court texte, il va à l’essentiel quand il s’agit de parler de la philosophie pour enfants. À lire, et relire! Lire la suite

La philosophie pour enfants et l’éducation des émotions

 

En cette journée très triste pour l’humanité (Nouvelle-Zélande), une bonne nouvelle:  nous avons un nouveau docteur en philosophie, et plus spécifiquement en philosophie pour enfants:  Éric Suarez.  Toutes nos félicitations, docteur!!!

Je souhaite de tout coeur que ta thèse, qui n’est pas sans rapport avec la prévention de la montée de la radicalisation sur notre petite planète, puisse conduire à plus d’humanité, de compréhension, d’écoute, d’entraide, de collaboration entre tous les humains!

Avec sa permission, pour ceux et celles qui souhaitent rejoindre Éric pour en savoir plus concernant sa thèse, voici son adresse: eric.suarez13@gmail.com

Bonne route Éric et que le vent te soit favorable en Suisse!!!

Voici le résumé de sa thèse ainsi que la table des matières: Lire la suite

La pensée critique: qu’est-ce que c’est?

Eve

Avec l’aimable autorisation de mon éditeur, monsieur Denis Dion, voici un chapitre du livre La pratique de la philosophie avec les enfants publié aux Presses de l’Université Laval.  Ce chapitre présente beaucoup d’intérêt à mes yeux car il a été écrit par Matthew Lipman, le fondateur de la philosophie pour enfants.

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La roue du jugement en philosophie pour enfants

Roue imaginée par Matthew Lipman, au-dessus de l’Atlantique, au retour d’une formation au Nigéria (1991, je crois).  J’ai eu grand plaisir, dans l’avion, à discuter de cette roue avec lui…

Traduction de la roue : Nicole Decostre

Dans un précédent billet, je citais Matthew Lipman concernant l’importance de la formation du jugement à l’école. On peut y lire ceci:

« Nos jeunes doivent apprendre à distinguer ce qui est authentique de ce qui ne l’est pas; ce qui est profond de ce qui est injustifié.  Ils doivent apprendre que dans le monde où ils vivent, la bonté n’est pas toujours de mise, de sorte que la violence envers l’innocent et le faible est considérée à contrecoeur somme injustice et que les victimes sont régulièrement accusées d’être les auteurs de leur propre malheur.  Si l’école enseignait à nos jeunes l’exercice d’un meilleur jugement, elle les protégerait contre ceux qui veulent les convertir à leurs préjugés et les manipuler en les endoctrinant.»  (Matthew Lipman, dans La formation du jugement, dir. Michael Schleifer, Éd Logiques, p. 100.)  Mais ce qui n’était pas mis en évidence dans ce billet précédent, c’est la complexité de la tâche qui attend la personne qui entend faire de sa classe (ou du lieu où elle se trouve) un espace où les enfants sont invités à exercer, et du coup à affiner, leur jugement. Lire la suite

Comment mettre la philosophie à la portée des enfants?

Note au lecteur: article publié dans la défunte revue Médiane il y a déjà presque 20 ans.  Le considérant toujours actuel, je le publie ici à nouveau avec quelques parenthèses pour le mettre à jour et l’espoir qu’il continuera de nourrir la réflexion et l’action.

La naissance de la philosophie se perd dans la nuit des temps. Mais on devine que des êtres humains, à un moment donné de notre histoire, ont commencé à se poser des questions essentielles sur le sens de leur vie. Ce questionnement a franchi les siècles, il s’est précisé avec la venue de la Grèce Antique et en ce début de 21e siècle, nous nous posons les mêmes questions essentielles que l’homme de l’âge préhistorique sur le sens de ce que nous faisons quotidiennement. Cela ne veut pas dire que nos réponses soient exactement les mêmes que les siennes.

Jusqu’à très récemment, on estimait que ces questions étaient réservées à l’homme ou à la femme ayant un âge plus ou moins avancé. Mais depuis 1969, ce préjugé fait l’objet d’un examen qui remet en question notre conception non seulement de la philosophie, mais des capacités des enfants à s’interroger sérieusement sur le sens de leur expérience. C’est à la fin des années ’60, en effet, qu’un philosophe américain, Matthew Lipman, a commencé à redessiner la pratique de la philosophie. Il a voulu la rendre accessible aux enfants, afin qu’elle serve à former leur jugement, qu’elle les rende plus critiques, plus créatifs, qu’elle les habitue à réfléchir avant d’agir, notamment lorsqu’ils sont au cœur même de situations conflictuelles. Lire la suite

Les guides d’accompagnement du programme de Philosophie pour enfants de Matthew Lipman et Ann Margareth Sharp: les exercices

Lipman et Dewey

Chaque histoire écrite pour les enfants dans le programme de philosophie pour enfants de Matthew Lipman et Ann Margareth Sharp est accompagnée d’un guide pour l’enseignant.e. En règle générale, les guides font 10 fois le nombre de pages des histoires. Au total, nous avons en main plus de 6000 pages! Ces guides reprennent les principales idées directrices contenues dans les histoires et permettent de les articuler sous forme de recherche par le biais d’une série de questions prenant la forme de plans de discussion et exercices.  À partir d’un texte écrit par Lipman il y a quelques années, attardons-nous aujourd’hui aux différentes structures des exercices contenus dans les guides destinés aux enseignant.e.s.  Nous avons abordé précédemment la structure des plans de discussion.   Lire la suite

Les guides d’accompagnement du programme de Philosophie pour enfants de Matthew Lipman et Ann Margareth Sharp: les plans de discussion

Lipman et Dewey

Chaque histoire écrite pour les enfants dans le programme de philosophie pour enfants de Matthew Lipman et Ann Margareth Sharp est accompagnée d’un guide pour l’enseignant.e. En règle générale, les guides font 10 fois le nombre de pages des histoires. Au total, nous avons en main plus de 6000 pages! Ces guides reprennent les principales idées directrices contenues dans les histoires et permettent de les articuler sous forme de recherche par le biais d’une série de questions prenant la forme de plans de discussion et exercices.  À partir d’un texte écrit par Lipman il y a quelques années, attardons-nous aujourd’hui aux différentes structures des plans de discussion.  Dans un prochain billet, nous porterons notre attention sur les exercices. Lire la suite

Les rôles des guides d’accompagnement dans le programme de Philosophie pour enfants

Lipman et Dewey

Matthew Lipman, père de la Philosophie pour enfants, et sa collaboratrice Ann Margareth Sharp, ont mis en place une façon de faire de la philosophie avec les enfants afin que ces derniers plongent très tôt dans l’aventure de la pensée.  Pour y arriver, Lipman a d’abord écrit un certain nombre d’histoires pour les enfants et, en même temps,  avec A. M. Sharp, un nombre équivalent de guides pour les enseignant.e.s.  Quels sont les rôles de ces guides?  Voici quelques réponses! Lire la suite

Quelques influences ayant marqué la route de la philosophie pour enfants

Lipman et Dewey

Inspirés par la pensée de John Dewey Matthew, Matthew Lipman et Ann Margareth Sharp, co-créateurs du programme de philosophie pour enfants, voyaient dans la pratique de la philosophie une activité extraordinaire pour qui veut faire de l’école un lieu où l’on apprend à penser. Pour Dewey, l’école, par le biais de la recherche, doit être un lieu d’apprentissage de l’art de penser. Mais au lieu de s’appuyer, comme Dewey, sur la démarche scientifique pour y arriver, Lipman et Sharp considéraient que la philosophie était encore mieux adaptée à cet objectif en raison du fait que les concepts en philosophie sont centraux dans l’expérience humaine, qu’ils sont contestables et qu’ils convoquent aisément, du même coup, la discussion. Mais il n’y a pas que Dewey qui inspira Lipman et Sharp. Lire la suite

La pratique de la philosophie à l’école

libéraux

(Article légèrement remanié et publié une première fois dans la revue Interface (revue de l’ACFAS).

D’entrée de jeu, éliminons un préjugé : l’idée de faire de la philosophie avec les enfants n’est pas récente. Déjà, au moyen âge, on invitait les enfants à s’initier, vers l’âge de 12 ans, aux principes de la logique.[1] Ce que notre époque apporte de particulier dans cette longue histoire des rapports entre la philosophie et les enfants, c’est la venue d’un programme structuré permettant aux enfants, dès la maternelle, de pratiquer l’ensemble des disciplines qu’on retrouve en philosophie (éthique, esthétique, logique, métaphysique, etc.). On doit l’existence de ce programme à un philosophe américain, Matthew Lipman (et sa collaboratrice Ann Margareth Sharp), qui, à la fin des années ’60, envisage sérieusement l’idée de redessiner l’enseignement de la philosophie dans son ensemble afin qu’elle devienne accessible aux enfants et qu’elle puisse dès lors servir d’instrument pour la formation intellectuelle et morale des adultes de demain. Lire la suite

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