La pratique de la philosophie en communauté de recherche: sous la fumée, le feu!

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Invité récemment par l’université de Genève et l’Institut de l’école internationale de Genève à diriger un séminaire portant sur la pratique de la philosophie en communauté de recherche (novembre 2015), j’ai pris soin, dans le cadre de la conférence d’ouverture, d’examiner les causes permettant d’expliquer les effets entourant cette pratique.  Lors de deux conférences précédentes, l’une portant sur les liens entre la pratique de la philosophie avec les enfants et la construction de la résilience, l’autre sur la façon dont on peut préparer les enfants d’aujourd’hui à construire la paix de demain grâce à la Philosophie pour enfants, j’avais invité les personnes présentes à diriger leur attention sur les effets potentiels d’une telle pratique. Dans le cadre du séminaire, j’ai jugé bon, cette fois, de me concentrer, non plus sur les effets entourant cette pratique, mais sur les causes pouvant expliquer l’existence de tels effets. Comme le dicton le souligne: il n’y a pas de fumée sans feu! Lire la suite

Colloque philo pour ados printemps 2016

Un troisième colloque philo pour ados aura lieu au printemps 2016.  Le Colloque 2016 aura lieu le 14-15 avril et le thème de cette année sera Au bout des tabous: nos pensées pourquoi les cacher?

En attendant, voici un avant-goût de ce qui nous attend.

Et en grande première cette année, des élèves de la Belgique seront présents!  Ça prend de l’ampleur ces colloques Philo ados!

D’autres précisions viendront prochainement!!!

En attendant, on peut lire aussi les commentaires de Sébastien Yergeau concernant le colloque qui s’est tenu cette année:  https://philoenfant.org/2015/04/10/colloque-philo-pour-ados-commentaires-de-sebastien-yergeau/#more-1670

Réfléchir sur l’acte de réfléchir en philosophie pour enfants

Eve
Lorsque nous réfléchissons, lorsque nous pensons, lorsque nous raisonnons ou lorsque  nous  parlons,  nous  faisons  des  actes cognitifs. En fait, tout ce qui se rapporte à l’acte de penser est considéré comme de la cognition. Ainsi, les habiletés de pensée (faire des hypothèses, dégager des conséquences, fournir des critères, synthétiser…) sont de l’ordre de la cognition. Cependant, lorsque nous parlons de la métacognition, nous faisons référence à un mode de pensée qui est un peu différent. Effectuer  des  actes métacognitifs, c’est faire un retour (la plupart du temps critique) sur la manière dont nous avons réfléchi sur un sujet, sur la manière dont nous nous y sommes pris pour résoudre un problème, répondre à une question ou arriver à telle ou telle conclusion. Nous pourrions réfléchir sur un sujet, arriver à une certaine opinion et nous demander comment nous en sommes venus à penser ainsi. Lorsque nous faisons un retour sur ce qui nous a conduits à penser de telle ou telle manière, nous faisons des actes métacognitifs.

 

C’est la même chose lorsque nous faisons une activité ou un travail. Dans un premier temps, nous l’effectuons un peu à notre manière en utilisant ce que nous croyons être le plus approprié. Par la suite, lorsque le  travail  est  terminé  et  que  nous  nous demandons comment nous avons procédé pour arriver à ce résultat, nous sommes dans une perspective métacognitive. Il en va de même lorsque nous tentons d’évaluer la qualité de notre travail. Se demander si un  travail  est  bien  fait,  s’il  y  a  possibilité  de l’améliorer ou s’il y a d’autres manières de faire, c’est s’engager dans une activité de métacognition. En fait, la métacognition est un retour sur nos propres processus de pensée, sur nos propres manières de faire.

La métacognition, le fait de prendre nos processus cognitifs comme objet de réflexion, revêt  un  aspect  éminemment  critique lorsqu’elle consiste en une évaluation des outils cognitifs (ou outils de raisonnements) utilisés lors de la délibération. Lorsque nous parlons des outils de raisonnement, nous faisons allusion à plusieurs habiletés de  pensée  qui  s’exécutent  et  se  pratiquent  à l’intérieur des discussions philosophiques en groupe. Nous pensons alors à des habiletés aussi diverses que raisonner, inférer, faire des analogies, dégager des conséquences, fournir des raisons et des exemples, proposer des contre-exemples, définir…  En philosophie pour les enfants, ces outils constituent des objectifs de formation, puisqu’ils se rapportent tous, de près ou de loin, au jugement. En outre, chacun d’eux se caractérise par son caractère générique. Ainsi, nous croyons que si les enfants apprennent à mobiliser ces outils dans le contexte de la communauté de recherche philosophique, il y a plus de chances (quoique cela ne se produit pas nécessairement) qu’ils les utilisent à l’intérieur de contextes différents, pour ne pas dire dans leur vie de tous les jours.

Bien que les outils de raisonnement soient d’une importance capitale lorsque nous nous engageons dans l’exploration d’un concept ou encore à l’intérieur d’une formation au jugement raisonnable, il n’en demeure pas moins que leur utilisation doit être efficace et effectuée convenablement. Il se pourrait, par exemple, que nous nous y prenions mal pour définir, ou encore que nous usions de ces outils pour tromper la vigilance des autres, pour faire des sophismes… Il devient donc primordial de porter une attention particulière à la manière dont ces outils sont utilisés, et d’inciter les participants à faire preuve d’esprit critique lorsque ceux-ci sont mobilisés par les autres.

Extraits et adaptations de GAGNON, Mathieu et SASSEVILLE, Michel. Penser ensemble à l’école ; des outils pour l’observation d’une communauté de recherches philosophique en action, 2e ed. PUL, 2012.

Le fil de nos pensées en communauté de recherche philosophique

Me voilà au-dessus de l’océan Atlantique, de retour d’un long voyage en Suisse qui fut l’occasion de constater, à nouveau, qu’un pays soucieux d’une éducation de qualité pour ses petits, voit dans la pratique de la philosophie avec les enfants un moyen extraordinaire pour le développement de la pensée des enfants. Un moyen d’aller au-delà de ce faible pourcentage de son utilisation (aurait dit Lucy…). Et me voilà avec mes écouteurs, assis en classe économique, attendant patiemment à 900 km/heure que cet oiseau de métal me dépose au Québec où d’autres défis m’attendent. La musique est en moi, mieux, je suis dans la musique. Rien d’autre que cette relation si intime.

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